Après les moments de recherche d’informations et les temps d’investigation sur le terrain, l’équipe de journalistes vivant au foyer “Les Mouettes” nous propose aujourd’hui un nouvel articles sur “Le Mémorial de Rivesaltes”.
Rédacteurs : Jean-Joseph, Yves, Pascale, Samuel, Jean-Marie, Incarnation, Lydia et Marion.
Nous entendons souvent dans les actualités parler de personnes qui risquent leur vie pour quitter leur pays. Si elles parviennent à arriver dans un autre pays, elles deviennent alors des réfugiés. A partir d’un débat qui a lieu dans notre atelier journalisme, nous avons décidé de remonter le temps en évoquant les histoires de nos parents ou de nos grands-parents fuyant l’Espagne à l’époque de Francisco FRANCO.

A partir de cette réflexion sur l’exil, nous avons décidé de visiter le Mémorial de Rivesaltes car nous avions envie de comprendre ce qu’il s’y était passé, l’histoire de ce camp à travers les époques.
Nous nous sommes aperçus que ce camp avait accueilli tour à tour des réfugiés et des prisonniers. Le seul point commun des populations accueillies a été finalement qu’elles ont été considérées à un moment donné comme étant indésirables par la société.

De 1875 à 1936, ce lieu est investi par les militaires. Puis transformé en camp suite à l’immigration massive d’espagnols fuyant la guerre et le régime de Franco de 1936 à 1939. Cette période a été appelée la retirada.
A partir de 1940, il sert de camp d’internement au régime nazi et à la zone de Vichy. Des personnes juives, communistes, tsiganes et des opposants politiques y sont enfermés.
Ces camps sont insalubres, les mobiliers usagés, l’alimentation peu abondante. Il n’y a pas de fenêtres dans la plupart des bâtiments. Beaucoup de gens meurent des mauvaises conditions de vie. Ce camp servira également de camp de transit vers des camps de concentration jusqu’en novembre 1942.

Photo : Mémorial du Camp de Rivesaltes
En 1944, le département des Pyrénées Orientales est libéré du régime de Vichy. Le 12 septembre, il devient un camp de séjours surveillés où sont enfermés des nazis et des collaborateurs au régime nazi. Une autre partie du camp est utilisé pour accueillir les soldats des colonies qui ont aidé pendant la guerre.
Jusqu’en 1954, il redevient un camp militaire, il accueille alors des militaires en transit.
A partir de septembre 1962 et jusqu’en 1964, 22 000 familles Harkis venant de l’Algérie sont accueillies dans le camp de Rivesaltes en tant que réfugié. Les conditions sont très difficiles, le gouvernement n’a pas prévu l’arrivée d’autant de personnes, elles vivent alors sous des tentes sans chauffage ni électricité.
Jusqu’en 1986, il redevient un camp militaire pour devenir jusqu’en 2007 un centre de rétention administrative accueillant temporairement des migrants sans papier en attente d’être reconduits à la frontière par les autorités.
Cette visite nous a touché car nous avons pensé à toutes ces personnes à travers le monde qui sont obligées de laisser derrière eux leur vie, leur famille, leurs amis et leur culture pour arriver dans un nouvel endroit où ils ne sont pas toujours les bienvenus. Nous avons également pris conscience de l’importance de se souvenir de l’histoire.